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Terrorisme: jusqu’où l’hypocrisie?

Terrorisme: jusqu’où l’hypocrisie?
Photo d’archives


Il faudrait être un parfait crétin pour nier que nous sommes en guerre.

C’est certes une guerre d’un type nouveau, mais c’est une guerre quand même.

Quand on veut gagner une guerre, il faut une compréhension lucide de nos forces et de nos faiblesses, autant que de celles de nos ennemis.

Certaines de nos faiblesses crèvent les yeux.

Insignifiant

La plus évidente est certainement l’incapacité de nos dirigeants à appeler un chat un chat.

On préfère multiplier les boniments insignifiants sur l’«intégration».

Comment diable voulez-vous intégrer des gens qui souhaitent vivre comme au VIIe siècle ?

Comment diable voulez-vous intégrer des gens qui pensent que leur religion doit être le socle indiscuté et indiscutable du fonctionnement de toutes les sociétés ?

Les autorités saoudiennes ont toujours catégoriquement nié toute implication, voire même avoir possédé la moindre information de ce qui se tramait.

Une autre de nos faiblesses, au moins aussi débilitante mais dont on parle moins, est l’hypocrisie de nos dirigeants ou, si vous préférez, le fait de dire le contraire de ce que l’on sait être vrai.

Prenons l’exemple le plus massif de tous.

L’attentat terroriste le plus spectaculaire reste celui du World Trade Center à New York, survenu le 11 septembre 2001.

Quinze des dix-neuf terroristes impliqués étaient de nationalité saoudienne.

Cette étonnante proportion de gens issus du même pays, combinée à l’extraordinaire sophistication d’une opération qui consistait à détourner simultanément quatre avions de ligne, soulevait deux questions que vous devinez aisément.

Se peut-il qu’une telle opération ait pu se planifier et se déployer sans que le gouvernement de l’Arabie saoudite le sache ?

Se pourrait-il même qu’il ait offert une assistance logistique ?

Les autorités saoudiennes ont toujours catégoriquement nié toute implication, voire même avoir possédé la moindre information de ce qui se tramait.

Le 29 janvier 2003, un groupe d’enquêteurs mandatés par le Congrès des États-Unis remettait son rapport au directeur de la CIA du temps, George Tenet.

Ce rapport est maintenant public.

Il établit que des liens étroits existaient entre des haut gradés des services de renseignements saoudiens et les kamikazes qui s’emparèrent des avions.

A-t-on demandé des comptes à l’Arabie saoudite ? Bien sûr que non.

Nos dirigeants multiplient plutôt les courbettes devant elle. On la présente comme un pays ami et un allié indispensable.

Pourtant, en plus de diffuser une idéologie mortifère, on y exécute, on y ampute, on y torture, on y persécute avec un zèle inégalé.

Non, on a plutôt envahi l’Irak en fabriquant des prétextes. Saddam Hussein était une brute sadique, mais n’exportait pas sa terreur.

C’est pareil pour les Assad en Syrie.

Fallait-il frapper les talibans en Afghanistan ? Oui, sans doute, mais c’était une décision facile à prendre puisque nos liens commerciaux avec eux sont inexistants.

Illimitée ?

Même la France martyrisée choisit ses cibles avec soin.

Elle frappe en Lybie, frappe au Mali, mais soigne l’Arabie saoudite.

Philippe Couillard, lui, a été conseiller du ministre de la Santé de ce charmant pays.

Justin Trudeau, lui, se déguise dans la religion de la semaine, mais le Canada vend des blindés à l’Arabie saoudite.

Notre hypocrisie a-t-elle une limite ?

 

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