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Un mythe qui a la vie dure

Un mythe qui a la vie dure
Photo Le Journal de Québec, Simon Clark


Ainsi, selon Philippe Couillard, la meilleure réponse au terrorisme islamiste est «plus d’accueil, plus d’intégration et plus de célébrations de la citoyenneté partagée».

En d’autres termes: le problème, c’est l’intégration. Plus un immigrant se sent intégré, moins il a recours à la violence.

UN PORTRAIT MENSONGER

On s’attendrait d’un premier minis­tre qu’il soit plus allumé et mieux informé.

En effet, on ne compte plus le nombre d’études sérieuses qui démontent le mythe du «terroriste mal intégré».

C’est tout simplement faux.

Comme l’a dit l’expert en déradicalisation Christophe Caupenne au magazine Marianne: «Le terrorisme n’a rien à voir avec la pauvreté ou l’exclusion sociale. La très grande majorité des gens qui se sont radicalisés et qui sont mis sous surveillance pour s’être approchés de la sphère salafiste sont des gens qui sont socialement intégrés — des étudiants en chimie ou en informatique, des citoyens qui, demain, vont se marier et avoir des enfants. Ce sont des gens qui paraissent parfaitement normaux.»

De nombreux auteurs d’attentats terroristes sont ingénieurs ou étudiants en génie, proviennent de la classe moyenne ou supérieure, ont fréquenté les meilleures écoles, parlent la langue de leur pays d’accueil et sont très occidentalisés...

On est loin de l’image de l’immigrant stigmatisé et victime de racisme!

« UN RACCOURCI INDÉCENT »

La sociologue Caroline Fourest, auteu­re de plusieurs ouvrages sur l’extrémisme religieux (qu’il soit musulman ou catholique), réfute elle aussi cette théorie bancale.

«Ce raccourci est terriblement indécent, a-t-elle déclaré à France Culture. La discrimination sociale explique rare­ment, et n’excuse jamais, le terrorisme.

«Était-ce vraiment parce qu’il était mal intégré que le milliardaire Oussama Ben Laden a commandité les attentats du 11 septembre et souhaité ceux de Charlie Hebdo? Parce qu’ils étaient mal intégrés que les islamis­tes algériens du GIA ont ensanglanté l’Algérie pendant toutes les années 1990? Ou que des djihadistes irakiens et syriens ont créé l’État islamique?

«Comment peut-on dire dans la même phrase que les musulmans sont les premières victimes du terrorisme tout en expliquant le terrorisme par le manque d’intégration des musulmans? C’est donc parce qu’ils ne sont pas assez intégrés dans les pays musulmans que les musulmans se tuent eux-mêmes?»

DES MUSULMANS « TROP » INTÉGRÉS

Le fait est que ce n’est pas parce qu’on les accueille mal que certains musulmans se transforment en bombe humaine.

C’est parce qu’ils détestent nos valeurs et méprisent qui nous sommes.

Par «nous», j’entends les démocra­tes épris de liberté et d’égalité, toutes races, cultures et confessions confondues.

À Nice, des islamo-fascistes parfaitement intégrés à la société française terrorisent depuis des années les marchands musulmans qui osent vendre du jambon ou de l’alcool dans leur boutique.

Pour eux, ces «mauvais» musulmans sont «trop intégrés».

Comme l’a écrit un Niçois dans le magazine Nice Provence: «La faction islamique ne veut rien savoir de l’intégration. Elle ne la tolère pas.»

C’est bien beau, les exhortations à «mieux intégrer», Monsieur Couillard. Mais si l’autre en face ne veut rien savoir de nos valeurs et de notre façon de vivre, on fait quoi?

 

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